Fort de
ce constat, Charles Beigbeder, le président de la commission innovation du
Medef, et actuel président de la société Poweo, a décidé de se lancer dans le
financement de ces entreprises de petite taille. La structure qu'il a créée et
dont il détient la majorité du capital, Audacia, a été présentée mardi 3 avril,
en présence du ministre des PME, Renaud Dutreil.
Son objectif :
financer de 60 à 70 PME en dette mezzanine à hauteur d'environ 100 millions
d'euros dans les deux ans à venir. Ce dispositif viendra compléter la palette
des programmes existants comme France investissement, le fonds mis en place par
le gouvernement et la Caisse des Dépôts avec 2 milliards d'euros sur six ans
pour aider les PME à faire face à la pénurie de financement, ou encore le « contrat
de développement innovation » d'Oséo lancé en 2005 et correspondant à un
prêt inférieur à 500.000 euros, sans garantie et remboursable in fine.
L'offre d'Audacia, elle, s'adresse aux entreprises qui réalisent entre 5 et 50
millions d'euros de chiffre d'affaires. Elle correspond à des financements de
long terme de 0,5 à 5 millions d'euros (1,5 million d'euros en moyenne) pour
une durée maximum de neuf ans.
Selon
Renaud Baboin, dirigeant d’Audacia : "Pour financer leurs
investissements immatériels, comme l'ouverture d'une succursale en France ou à
l'étranger, l'industrialisation d'un nouveau process ou l'acquisition d'un
concurrent, les entreprises de cette taille n'ont souvent pas d'autre
alternative que d'ouvrir leur capital. Notre offre leur permet de rester seul
maître à bord tout en finançant leurs projets".
Le
financement, qui est proposé sans garanties, prend la forme d'obligations
émises par l'entreprise et souscrites par le Fonds commun de créance Audacia.
Il ne s'accompagne d'aucune caution personnelle ou d'hypothèque et n'est assujetti
à aucune obligation dans l'emploi des fonds.
En
parallèle de ce projet qui vient d’être concrétisé, on lira l’intéressant
rapport du MEDEF (commission Recherche, Innovation et Nouvelles Technologies
présidée par C. BEIGBEDER) relatif à la protection et au développement de l’innovation
dans les entreprises françaises.
Parmi
les dix propositions de l'organisation patronale : décloisonner la recherche
publique, favoriser le rapprochement entre universités et entreprises en
intégrant mieux les doctorants, alléger les modes de fonctionnement des pôles
de compétitivité, trop bureaucratiques, et de l'État en général. Sans oublier
un volet financement : « Il faut simplifier l'attribution des aides
publiques et encourager le financement à long terme de l'innovation. »
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